CCA : "Nous voulons faire partie du Top5 européen dans 5 ans"

Publié le par jerome guillot

Jean-Pierre Cismaresco, président du directoire de Client Center Alliance, se félicite des résultats du premier semestre et prévoit de la croissance externe.

Comment analysez-vous ce premier semestre 2006 ?

Jean-Pierre Cismaresco : La croissance du chiffre d’affaires (39%) a été remarquable si on la compare avec les tendances de croissance données par les instituts d’analyse sur les marchés de centres d’appels en Europe. Celles-ci varient entre 2 et 8% par an. Il faut noter également que dans ces 39% de croissance du chiffre d’affaires, il y a près de 9% de croissance organique, ce qui est supérieur à ce que nous avions prévu. La croissance externe a donc été très importante sur le premier semestre avec trois acquisitions l’année dernière.

Quel est l’impact de ces acquisitions sur vos résultats ?

J-P. C. : Une première acquisition en Allemagne, consolidée en avril 2005. Les deux autres (Victoria Line en France et V Lines Mauritius) ont été réalisées en décembre 2005 et ont été consolidées en janvier 2006. La société Victoria Line contribue pour environ 6,5 millions d’euros de chiffre d’affaires sur un semestre. Cette société a été acquise pour un montant symbolique car elle était fortement déficitaire (4 millions d’euros). On sort 4% de résultat opérationnel sur notre chiffre d’affaires au premier semestre. Je pense qu’au second semestre ce taux devrait progresser, notamment grâce à l’amélioration de la rentabilité des acquisitions. Nous pourrions atteindre un taux de croissance du résultat opérationnel de 6% sur le second semestre.

Quelles sont les synergies attendues ?

J-P. C. : Nous sommes historiquement très présents en France dans la téléphonie mobile, qui a été le porteur du développement des centres d’appels dans les années 90. Victoria Line représente 25% du chiffre d’affaires de HP France, mais a également comme autres grands comptes des sociétés comme Nespresso. Nous considérons cette acquisition comme étant très stratégique. Elle nous permet de diversifier notre risque clients et d’être présents sur des secteurs que nous ne couvrions pas. A l’inverse, CCA amène son savoir-faire opérationnel du métier des centres d’appels ainsi que sa solidité financière.

Après une phase de restructuration, l’année 2006 est-elle l’année de la rentabilité ?

J-P. C. : Cette année est tout d’abord celle de la croissance de notre chiffre d’affaires. Nous pensons pouvoir délivrer un bon niveau de rentabilité sur le second semestre. Cet exercice va marquer la fin de la mission qui était de retourner la société, fortement déficitaire lorsque je l’ai reprise. Le nouvel objectif est aujourd’hui de développer CCA.

Comment comptez-vous vous y prendre ?

J-P. C. : Cela va passer par de la croissance organique mais aussi par de la croissance externe. Le marché des centres d’appels est en phase de concentration et d’internationalisation. Il est donc important d’avoir une part active à ce processus. Nous nous fixons un objectif de croissance organique de 10% pour l’année prochaine.

Comment financerez-vous vos projets de croissance externe ?

J-P. C. : Les trois acquisitions récentes ont été financées sur nos fonds propres. Nous visons des acquisitions de l’ordre de 15 à 25 millions d’euros de chiffre d’affaires. Pour les réaliser, nous passerons par une complémentarité entre une capacité d’endettement (qui pourrait être de 6-7 millions d’euros à moyen terme) et une augmentation de capital.

Vous réalisez 80% de votre chiffre d’affaires en France. Allez-vous poursuivre sur cette tendance avec des acquisitions en France, ou au contraire hors de France ?

J-P. C. : J’ai toujours dit que je ferai de la croissance externe à l’étranger. Mais cela dépend des opportunités qui s’offrent à nous. C’est pourquoi nous avons réalisé des acquisitions en France. Nous regardons des dossiers à l’étranger. Il y a deux possibilités, soit aller sur des pays où nous ne sommes pas présents. Parmi les premiers marchés européens, l’Italie offre de belles opportunités et parmi les pays ayant de fortes promesses de croissance, nous regardons la Russie, la Turquie et la Pologne. Par ailleurs, nous regardons également les marchés sur lesquels nous sommes présents comme l’Angleterre où nous faisons partie du Top20. Nous pourrions envisager de nous renforcer sur ce marché et faire partie du Top10.

Quelles sont vos perspectives pour l’ensemble de l’exercice ?

J-P. C. : Je prévois un chiffre d’affaires 2006 aux alentours de 65 millions d’euros, soit une hausse d’environ 30%. Par ailleurs, la rentabilité est généralement plus forte au second semestre.

Comment voyez-vous votre société dans les cinq ans à venir ?

J-P. C. : Nous ambitionnons de faire partie du Top5 européen, ce qui représente un chiffre d’affaires de 250 millions d’euros.

Publié dans Revue de presse

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